
Il y a quelques semaines Mahmoud Ezzat Feraj Allah, un réfugié palestinien, était tué par les prisons administratives de l’État raciste belge. Chaque année, ce sont des milliers de personnes exilées, identifiées et catégorisées comme étrangères, qui sont enfermées dans les pires conditions carcérales – parce que le droit belge estime qu’elles n’ont pas les bons papiers.
Tous les jours, la police et l’Office des Etrangers organisent des rafles, arrêtent, enferment et expulsent des personnes.
La police, l’Office des Étrangers, l’État, n’est pas « illégal » quand il arrête, enferme, expulse, brise et tue. C’est que : arrêter, enfermer briser, expulser et tuer les personnes catégorisées comme étrangères, parce que non-blanche, parce qu’issue de l’immigration, c’est justement, la légalité de l’État capitaliste et suprémaciste.
Comme l’impérialisme, la colonisation et la destruction des peuples à l’échelle du monde, ce que le droit international a appelé les crimes contre l’humanité, est tout autant, la légalité des États impérialistes. Abandonnons l’illusion réformiste selon laquelle le respect du « droit international » réduira cette violence, voir y mettra fin. Il faut plutôt comprendre que le suprémacisme blanc et la destruction impérialistes constituent la norme et le droit de la société.
Le contrôle militaire des corps pauvres et marginalisés dans les quartiers populaires, l’harcèlement policier constant, la surveillance, la répression et les assassinats de l’État, sont aussi la légalité de notre organisation sociale Lorsqu’on remarque que l’État exploite jusqu’à la dernière goutte, qu’il enferme, qu’il mutile, qu’il tue : nous n’observons pas le dysfonctionnement de la société. Nous remarquons les rouages les plus sanglants du fonctionnement de cette société.
Les structures de l’organisation sociale reposent sur l’exploitation racialisée et sexiste des corps et des communautés. Les immenses richesses que la Belgique a tiré de sa colonisation, notamment au Congo, se reflètent aujourd’hui dans la violence physique et bureaucratique impitoyable qu’elle exerce à l’égard des communautés racialisées en Belgique, ainsi que dans le fait qu’elle accueille le siège de l’OTAN, l’institution impérialiste la plus destructrice du monde. La violence d’État, les centres de détention et l’impérialisme ne sont pas seulement des politiques légales que la Belgique impose aux peuples racialisés ; ils constituent le fondement même de l’existence de l’État belge.
Il s’agit pour nous d’insister : Nous ne voulons pas simplement effacer les frontières entre les États capitalistes et démanteler seulement les centres fermés. Nous voulons démolir l’État suprémaciste, l’impérialisme et toutes les infrastructures qui à, l’échelle du monde, produisent la misère, la guerre, la distinction et hiérarchisation entre les humains et l’inégalité. Il ne suffit pas de célébrer les luttes anticolonialistes passées et présentes à travers le monde ; il est nécessaire de reconnaître l’héritage et les continuités colonial des nations impérialistes dans leur guerre systématique et raciste contre les immigrants et les réfugiés.
« Disloquer le monde colonial ne signifie pas qu’a près l’abolition des frontières on aménagera des voies de passage entre les deux zones. Détruire le monde colonial c’est ni plus ni moins abolir une zone, l’enfouir au plus profond du sol.«
Frantz Fanon
Nous voulons nous libérer du capitalisme, de l’impérialisme, du supremacisme racial et du patriarcat pleinement. Nous voulons vivre d’une manière égale et libre. Pour cela tout.e révolutionnaire conséquent.e doit faire de l’internationalisme et la libération de tous les peuples la centralité de son engagement politique.
Abattons l’impérialisme, construisons la solidarité internationale !
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